Musique & Design : Les trois meubles essentiels de Woodkid

Tout l'été, IDEAT convie la fine fleur de la musique à quitter son univers sonore le temps d’une entrevue. Le programme ? Évoquer son rapport au design et à la décoration d’intérieur à travers une short-list de trois icônes personnelles. Pour lancer les hostilités, c’est l’auteur, compositeur, interprète, mais aussi réalisateur Woodkid qui s’est plié à l’exercice.

Ca y est. Yoann Lemoine, alias Woodkid, a enfin pu quitter son appartement parisien pour reprendre le chemin de la scène, où il défendra cet été son dernier opus, S16. Celui qui a officié en tant que réalisateur pour pour les clips de Rihanna ou encore Lana Del Rey a accepté de nous livrer  trois pièces qu’il affectionne particulièrement.

L’occasion pour l’interprète du hit Run Boy Run de démontrer qu’il est un vrai connaisseur de design, discipline pour laquelle il a « énormément de respect ». Véritable amoureux du vintage, des années 1950 à 1970, il préfèrera toujours la neutralité au décoratif, privilégiant « les lignes les plus pures et les plus droites ».


1/ Lampadaire « 1083 » de Gino Sarfatti (1950, Arteluce)

Woodkid : « Il s’agit d’une pièce que j’ai acquise il y a quelques années maintenant et elle reste un de mes lampadaires préférés ! C’est vraiment le Gino Sarfatti que j’aime, celui des années 1950, avec des lignes un peu plus droites et rigoureuses, que l’on ne retrouve pas dans son travail des années 1960-1970, plus tourné vers l’avant-garde. Mon intérieur est un peu plus rigide que cela, avec des lignes droites, des grandes dynamiques. On n’y retrouvera pas d’éléments ronds et brillants par exemple.

Pour revenir à la lampe, elle est assez particulière, parce qu’il y a ce verre de couleur verte porté de façon admirable : cela ne tient sur presque rien. L’économie de moyens est assez géniale ! Par exemple, la moindre vis est une petite tige de métal très fine. Je l’ai découverte dans un ouvrage consacré au designer, puis chez la galeriste parisienne Christine Diegoni  à Montmartre qui m’a convaincu de l’acheter. »

Le lampadaire 1083 de Gino Sarfatti pour Arteluce.
Le lampadaire 1083 de Gino Sarfatti pour Arteluce. Bruno Delamain

2/ Chauffeuse Suzanne de Kazuhide Takahama (1965, Gavina)

Woodkid : « Ce fauteuil est génial, parce qu’il est très doux visuellement. Il est fait de deux blocs de mousse qui sont reliés l’un à l’autre par une structure en métal à peine visible. La particularité que j’apprécie, c’est cet espace entre le dos et l’assise, qui donne un aspect ludique au fauteuil. J’en ai une paire achetée, là encore, chez Christine Diegoni. Je les ai fait retapisser avec du tissu Kvadrat rouge. Placés sous la lampe de Sarfatti, ils donnent un effet chromatique très pop. »

Chauffeuse Suzanne de Kazuhide Takahama (Gavina)
Chauffeuse Suzanne de Kazuhide Takahama (Gavina) Bruno Delamain

3/ Une céramique de sa mère, Sylvie Rochat

Woodkid : « La vaisselle est un vrai sujet de passion pour moi. Ma maman fait des pièces de céramique, et j’en ai pas mal que je lui commande parce que je cuisine énormément. Par exemple, elle a travaillé sur des assiettes dans une espèce de rouge fusion parce que j’avais envie de cuisiner quelque chose de particulier dedans. La gastronomie, l’expérience culinaire et sociale du dîner, c’est quelque chose qui est très cher à mon cœur. C’est de l’ordre du fantasme, mais j’aimerais bien travailler sur un restaurant, le développer avec un designer et un chef, imaginer un lieu de convivialité, de musique, de nourriture et de rencontres qui me ressemble… »

Les céramiques de Sylvie Rochat, la maman de Woodkid.
Les céramiques de Sylvie Rochat, la maman de Woodkid. DR

> Woodkid est actuellement en tournée internationale et sera en concert à La Seine Musicale du 2 au 4 novembre 2021. Toutes les dates sur woodkid.com