Musique & Design : Les trois objets iconiques de Yelle

Pour fêter l’été, IDEAT invite la fine fleur de la musique actuelle à quitter son univers sonore le temps d’une entrevue. Le programme ? Évoquer son rapport au design et à la décoration d’intérieur à travers une short-list de trois pièces finement sélectionnées. Cette semaine, c’est la voix du groupe Yelle qui nous emmène dans son univers qui fleure bon la pop et la Bretagne.

Julie Budet, alias Yelle, garde un excellent souvenir de la Maison Louis Carré conçue par Alvar Aalto dans les Yvelines, où elle a tourné son clip «Vue d’en face », single issu de son dernier opus « L’Ère du Verseau » paru en septembre dernier.

Elle évoque une bâtisse « épurée aux grands volumes », où le bois omniprésent la connecte avec la nature extérieure. Un lien qui fait écho au nid qu’elle a choisi, à la campagne, dans la baie de Saint-Brieuc d’où elle est originaire. La musicienne explique avoir mis un certain temps à investir les lieux. « Par exemple, je n’aime pas accrocher des cadres sur les murs tout de suite. Cela me perturbe les gens qui procèdent ainsi. Certains chez moi sont encore posés au sol, en-dessous de l’endroit où ils devraient être accrochés et au final je trouve ça beau comme ça. J’aime les choses épurées et ensuite ajouter des petites touches, même si cela prend du temps avant que l’ensemble prenne forme. L’épure, oui, mais avec des touches furieusement pop ! »


1/ Le canapé Togo de Michel Ducaroy (Ligne Roset)

Julie Budet (Yelle) : Depuis toujours, je rêvais d’avoir des Togo chez moi. Il y en avait chez ma tante, qui était une personne qui aimait soigner son intérieur. J’ai encore le souvenir de ce fauteuil où l’on pouvait se lover, très accueillant avec ce revêtement en feutre.

Quand j’ai commencé à gagner ma vie avec mon métier de chanteuse, c’est le premier investissement que j’ai fait chez moi, dans ma maison de la baie de Saint-Brieuc : deux chauffeuses, une rouge et une bleu roi, ainsi qu’un pouf jaune. Pendant longtemps, il n’y a pas eu grand chose dans notre salon, si ce n’est cette série d’assises, qui habilleraient vraiment n’importe quelle pièce.

Je me suis tournée vers des pièces neuves car je souhaitais vraiment un revêtement en feutre avec des couleurs vives. Plus tard, j’en ai trouvé d’occasion, un trois-places et un deux-places en velours beige, et j’ai ainsi agrandi ma collection. J’ai ensuite essayé de trouver un autre canapé, pour donner une autre dimension à ce salon, mais rien n’a jamais vraiment fonctionné…

Je suis donc naturellement retournée aux Togo… Il est idéal pour se vautrer avec le chien, lire, regarder des films devant le poêle à bois… Il m’arrive d’y travailler, mais c’est un véritable appel à la glande ces canapés. Ils incarnent à la fois quelque chose de très affectif, qui me rappelle les bons moments passés en famille, tout en évoquant un vrai objet de design intemporel, qui dure dans le temps.

Le Togo de Michel Ducaroy (Ligne Roset), assise fétiche de Yelle.
Le Togo de Michel Ducaroy (Ligne Roset), assise fétiche de Yelle. DR

2/ La lampe Panthella de Verner Panton (Louis Poulsen)

Julie Budet (Yelle) : Quand j’étais plus jeune, j’aimais faire les brocantes. Un jour, alors que j’accompagnais un copain qui en faisait beaucoup pour les vinyles sur une braderie à Rennes, je suis tombée sur cette lampe de Verner Panton en forme de champignon.

À l’époque, je venais tout juste de commencer à travailler et je me souviens avoir tourné autour de cette lampe, la Panthella. Pendant longtemps, j’ai hésité…  « Je la prends, je la prends pas… » C’était un peu cher, un petit investissement, mais je ne le regrette pas.

Dix-sept ans plus tard, elle est toujours chez moi. Tout en chrome, elle est assez emblématique. Elle trône sur un rebord de fenêtre et j’aime la voir allumée le soir depuis l’extérieur de la maison, avec sa lumière chaleureuse.

Lampes Panthella de Verner Panton (Louis Poulsen).
Lampes Panthella de Verner Panton (Louis Poulsen). DR

3/ Les vases Découpages des Bouroullec (Vitra)

Julie Budet (Yelle) : J’aimerais bien m’offrir un vase des frères Bouroullec. Je les suis depuis plusieurs années et j’aime beaucoup leur travail. J’apprécie qu’ils puissent aller dans plein de directions différentes, que ce soit du design urbain ou de la conception d’objets.

Et puis j’aime la façon dont ils travaillent les matières, les couleurs, mais aussi les formes, comme ils l’ont fait avec les vases Découpages qui me parlent beaucoup. Ces pièces de formes simples qui viennent s’intégrer aux vases sont d’une grande poésie.

> Yelle reprendra le chemin de la scène au mois de septembre en France et Europe. Plus d’informations sur le site de l’artiste

Vases Découpages des frères Bouroullec (Vitra).
Vases Découpages des frères Bouroullec (Vitra). DR