Art : 4 expositions à voir à Paris cet automne

En cette rentrée, les musées exposent de grandes collections d’art moderne et des fonds d’archives audiovisuels. IDEAT a sélectionné 4 expositions à voir à Paris cet automne.

Après des mois en suspens, la culture fait son grand retour dans la capitale. Une émulation artistique qui nous a inspiré cette sélection, composée de quatre expositions à voir à Paris cet automne. Leur point commun ? Raconter l’histoire des médias et de différents courants artistiques du XXe siècles à travers de grandes collections et des fonds d’archives audiovisuels. 


MoMA : l’anthologie de la photographie moderne

À gauche, Sans titre (portrait de László Moholy Nagy), par László Moholy-Nagy, Lucia Moholy, 1925. À droite, Humainement impossible (autoportrait), par Herbert Bayer, 1932.
À gauche, Sans titre (portrait de László Moholy Nagy), par László Moholy-Nagy, Lucia Moholy, 1925. À droite, Humainement impossible (autoportrait), par Herbert Bayer, 1932. László Moholy-Nagy ; Lucia Moholy; Herbert Bayer

La collection de Thomas Walther, riche de plus de 200 photographies acquises par le MoMa de New York entre 2001 et 2017, voyage à Paris pour la première fois. Ce vaste fonds rend compte de l’importance qu’a représenté l’essor de ce nouveau médium durant la première moitié du XXe siècle. Un événement inédit qui mérite assurément sa place parmi les expositions à voir à Paris cet automne. 

Initialement exclue des beaux-arts, la photographie progresse comme une actrice incontestable de la modernité. L’exposition retrace de manière non exhaustive la pluralité des genres et sujets, de l’architecture et les panoramas urbains aux (auto)portraits et nus en passant par l’art du photomontage et les poses oniriques.

La collection réunit une centaine d’auteurs européens et américains. Ces premiers attirés par l’expérimentation et le surréalisme exploraient une approche plus abstraite de la photographie, tandis que les seconds poursuivaient une pratique plus fidèle à la réalité.

Un corpus qui compte parmi ses œuvres, entre autres, celles de Bérénice Abbott, Man Ray ou Claude Cahun, mais aussi Walker Evans et André Kertész. Une belle immersion au cœur de l’histoire d’un nouveau langage visuel et ses diverses perspectives, entre images documentaires et distorsions surréalistes.

« Chef-d’œuvres photographiques du MoMA : La collection Thomas Walther ». Au Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, 75008 Paris, jusqu’au 13 février 2022. Site Internet


Vogue a 100 ans !

Guy Bourdin (1928-1991), Vogue Paris mai 1970, Collection Palais Galliera.
Guy Bourdin (1928-1991), Vogue Paris mai 1970, Collection Palais Galliera. Guy Bourdin

Lancé en mars 1920 par Condé Nast, le magazine Vogue Paris a soufflé ses 100 bougies ! Cela fait un siècle que le grand mensuel de la mode témoigne de l’évolution de la haute couture.

Cette publication rend hommage à la capitale de la mode, et s’inspire dans un premier temps de la version américaine avant de prendre un nouveau souffle et épouser tout autant l’actualité culturelle parisienne.

Le Palais Galliera présente les archives de Vogue Paris entre 1920 et 2020, une immersion dans l’univers des modistes, photographes, journalistes et illustrateurs. Depuis des décennies, les plus grands mannequins s’affichent sur les couvertures et les pages du magazine.

L’exposition est rythmée au gré des coups de cœur des rédacteurs et rédactrices en chef qui ont participé à l’envol de Vogue Paris, et entrecoupée de brefs interludes autour des talents et muses historiquement soutenus par sa rédaction comme Yves Saint-Laurent, Peter Lindbergh ou Catherine Deneuve.  

« Vogue Paris 1920-2020 » Au Palais Galliera, 10, avenue Pierre 1er de Serbie, 75116 Paris, jusqu’au 30 janvier 2022. Site Internet. 


Silence ! Ça tourne

Léonce Perret (1880-1935) Léonce cinématographiste, mai 1913, France, photogramme du film muet en noir et blanc teinté Production : Société Léon Gaumont & Cie, Paris. Paris. Collection Gaumont-Pathé Archives.
Léonce Perret (1880-1935) Léonce cinématographiste, mai 1913, France, photogramme du film muet en noir et blanc teinté Production : Société Léon Gaumont & Cie, Paris. Paris. Collection Gaumont-Pathé Archives. Léonce Perret

Bien que la naissance du cinéma puisse être associée à l’invention des frères Auguste et Louis Lumières, la projection du train arrivant à la Ciotat (à Paris en mars 1895) n’est pas le véritable point de départ de ce nouveau média. En effet, celui-ci résulte de diverses innovations techniques qui avaient pour but de capturer et restituer des images en mouvement.

Là où l’appareil de Nicéphore Niepce figeait une réalité, le cinématographe cherchait à restituer cette même substance avec du relief, incluant le son et la couleur à l’animation de l’image fixe. 

L’exposition rassemble plus de 300 œuvres, entre photographies, affiches, peintures et objets d’art, sans oublier près d’une cinquantaine d’extraits de films. Dans un contexte d’urbanisation et d’industrialisation croissante, le cinéma s’impose comme un instrument documentaire au service de la société, et de l’appétit de divertissement du spectateur moderne face à la fuite du temps et à l’avènement très rapide du progrès technique.

Mise en lumière de l’invention fondamentale des temps modernes en mesure de saisir et projeter la conquête de l’espace et du temps.

« Enfin le cinéma ! Arts, images et spectacles en France (1833-1907). » Au Musée d’Orsay, esplanade Valéry-Giscard-d’Estaing, 75007 Paris, jusqu’au 16 janvier 2022. Site Internet 


La collection Morozov, arsenal du modernisme

Henri Matisse, Nature morte à la danse, 1909.
Henri Matisse, Nature morte à la danse, 1909. Henri Matisse

La collection de frères russes Mikhaïl et Ivan Abramovitch Morozov, l’une des plus précieuses de l’art moderne, décore jusqu’en février les murs de la Fondation Louis Vuitton.

Ce choix de programmation permet de suivre un premier volet consacré à la collection Chtchoukine (2016-2017). Comme l’influence des mécènes américains a profondément contribué à l’expansion de l’impressionnisme, la fondation s’efforce de révéler le rôle des philanthropes russes auprès des avant-gardistes du XX siècle.

Deux cent peintures et sculptures d’une quarantaine d’artistes européens et russes sont aujourd’hui montrées à Paris. Les frères Morozov, industriels dans le textile et fervents bienfaiteurs du monde de l’art, côtoyaient lors de leurs voyages parisiens les salons et sphères artistiques. La fascination d’Ivan pour les découvertes de son aîné Mikhaïl enrichit leur audacieuse collection de ce que devinrent les grands artistes du XX siècle : Picasso, Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Renoir, Monet, Matisse, Munch…

À travers leurs promptes acquisitions, ils firent connaître ces peintures hors des frontières européennes. Ils suivirent de nombreux peintres à travers leur évolution créative dans la recherche de nouvelles formes et palettes, de nouveaux courants artistiques.

Des paris osés à l’époque qui ont fait les grands chefs-d’œuvre des arts impressionniste, fauviste et moderniste du siècle dernier. De quoi faire figurer, à coup sûr, ce rendez-vous dans notre sélection des expositions à voir à Paris cet automne.

« La collection Morozov. Icônes de lart moderne » À la Fondation Louis Vuitton, 8 avenue du Mahatma Gandhi, Paris jusquau 22 février 2022. Site Internet.

Natalia Gontcharova, « Verger en automne, Région de Kalouga » en 1909.
Natalia Gontcharova, « Verger en automne, Région de Kalouga » en 1909. Natalia Gontcharova