Hauvette et Madani inaugurent (enfin !) leur hôtel Wallace à Paris

Le serail le connaît depuis déjà presque une année. Wallace, premier projet hôtelier du duo Hauvette et Madani, aurait du ouvrir l'an dernier. C'est pourtant au moment de la course aux cadeaux de Noël qu'il s'est dévoilé telle la surprise qu'on n'attendait plus.

Le quinzième arrondissement de Paris attirerait-il enfin les boutique-hôtels ? Après Ami, l’écrin de poche de Gesa Hansen, le groupe Orso récidive dans le quartier avec l’hôtel Wallace de Hauvette et Madani. A quelques arrêts de métro de là, dans le quatorzième, Anouk et Louis Solanet avaient également implanté en 2021 Cabane, un autre hôtel jouant la carte de l’abordable et du cosy plutôt que celle du faste et des paillettes. Prix au mètre carré moins onéreux, concentration d’adresses à la mode plus faible… La Rive gauche a conquis le cœur du couple d’hôteliers.

Samantha Hauvette et Lucas Madani, architectes de l’hôtel Wallace.
Samantha Hauvette et Lucas Madani, architectes de l’hôtel Wallace. Cerruti & Draime

Un hôtel bâti sur-mesure

Cabane est né d’un make-over. Ami d’un plus gros travail de remodelage. Wallace, lui, a pris forme sur les vestiges du bâtiment qui s’élevait, un temps, au numéro 89 de la rue Fondary. De son aïeul il n’a conservé que quelques murs. Ceux qui abriteront ses invités ont pour l’écrasante majorité été ordonnés par le duo d’architectes à la tête du projet. Une chance donc pour Hauvette et Madani de créer libres de toute contrainte.

Ainsi, le studio parisien ne s’est rien interdit, surtout pas au niveau des volumes du bâtiment. D’un côté, c’est ambiance motel. Trois étages, un corridor intérieur, des portes qui s’enchaînent et une vue sur l’extérieur. De l’autre, un hôtel plus classique, érigé entièrement grâce à une ossature imbricable faite de bois, plus facile à monter qu’une structure ordinaire. Entre les deux volumes se tient le cœur de l’hôtel, son patio sous verrière où grouillent les affamés et les télétravailleurs.

Le voyage selon Hauvette et Madani

Lucas Madani, notre guide sur place, cite ses voyages et ceux de Samatha Hauvette, comme source principale d’inspiration pour cet hôtel pluriel. Ainsi, au cours de notre balade, on passe tour à tour de la terrasse d’un café vintage de la Riviera à la cabine d’un train chic, ou pourquoi pas celle d’un yacht.

Rideaux imprimés des rayures iconiques de la Riviera, appliques frangées et tête de lit façon wagon font voyager le visiteur sans sortir de l’hôtel Wallace.
Rideaux imprimés des rayures iconiques de la Riviera, appliques frangées et tête de lit façon wagon font voyager le visiteur sans sortir de l’hôtel Wallace. Lucas Madani

Bien que les Etats-Unis, Paris et le sud de la France aient également inspiré Hauvette et Madani pour leur interprétation de l’hôtel Wallace, l’Italie des années 1970 en reste le fil rouge. Terrazzo, appliques frangées, meubles inspirés de Gio Ponti — leur référence absolue —, laiton, velours… Le duo reste attaché à cette période sans tomber dans les travers du kitsch.

A bord du Wallace Express

Un autre champ lexical se dégage largement des lieux, celui du train. Et pas n’importe lequel : l’Orient-Express. Portes coulissantes qui dévoilent les salles d’eau, lucarnes qui font entrer le soleil, têtes de lit façon wagon… sont autant d’astuces assurant le confort d’un train malgré ses volumes réduits repris par les architectes pour faire de l’hôtel Wallace un quatre-étoiles luxueux.

Tant les tasseaux de bois plaqués aux murs que la position précise des éléments de déco donnent au décor un cadre défini.
Tant les tasseaux de bois plaqués aux murs que la position précise des éléments de déco donnent au décor un cadre défini. Cerruti & Draime

« Nous avons littéralement essayé de compartimenter les espaces » explique Lucas Madani. « Une moquette délimite l’espace nuit dans la pièce, les retours de la tête de lit donne une idée de box intime, des tasseaux de bois au plafond qui descendent sur les murs cadencent les volumes… Nous avons utilisé ces éléments de décoration dans le but premier de ‘mettre en page’ les chambres de l’hôtel. »

Lifestyle à l’hôtel Wallace

Le Wallace a su jouer de sa page blanche pour imposer sa terrasse non pas au sommet de ses 38 chambres mais au troisième étage, se fondant dans la masse des immeubles du quartier. Ce n’est donc pas un rooftop vertigineux mais un espace végétalisé et chaleureux qui accueillera les petits-déjeuners ou les afterworks ensoleillés. Sertie de quelques transats, la terrasse ouvrira aux beaux jours un bar et est déjà opérationnelle côté spa, où un bain nordique et un sauna sauront apaiser les maux de l’hiver…

A gauche : la terrasse de l’hôtel Wallace. A droite : le grand balcon privé de la seule suite de l’hôtel.
A gauche : la terrasse de l’hôtel Wallace. A droite : le grand balcon privé de la seule suite de l’hôtel. Lucas Madani

A l’opposé, au niveau inférieur, un patio baigné de lumière grâce à une verrière ponctuée de suspensions en rotin sera le théâtre des petits-déjeuners et des afterworks plus frisquets. Autour du bar en ovale ou dans la salle décorée de couleur sombres et chaleureuses et de pièces de mobilier tantôt italiennes tantôt dessinées sur-mesure, l’espace s’adapte à tous les besoins. Surtout la petite pièce du fond, dédiée à la privatisation et donc complètement modulable.

Les espaces communs selon Hauvette et Madani sont teintés de la saveur d’un Paris contemporain où les codes nos années 60-70 ont la côte (papiers peints fleuris, cadre de porte en bois laqué…).
Les espaces communs selon Hauvette et Madani sont teintés de la saveur d’un Paris contemporain où les codes nos années 60-70 ont la côte (papiers peints fleuris, cadre de porte en bois laqué…). Cerruti & Draime

> Hôtel Wallace. 89 Rue Fondary, 75015 Paris. Réservations.