Narbo Via, le fier musée de Foster + Partners

Depuis mai dernier, plus de 100 000 visiteurs ont déjà découvert le nouveau musée de l’Antiquité romaine, à Narbonne. Signé Foster + Partners, il met en scène avec brio l’exceptionnel patrimoine de la ville, sans rien sacrifier de sa vocation scientifique.

Narbo Via séduit d’abord dans le silence, alors que le choix (à la suite d’un concours) de l’agence Foster + Partners assurait au futur musée une visibilité retentissante. Il rend aussi plus attractive la visite d’un musée d’antiquités romaines sans pour autant ressembler à Disneyland.

Un palais moderniste

Le mur lapidaire, où sont exposées 760 stèles (à gauche). Reconstitution des décors peints d’une villa de l’ancienne cité Narbo Martius (à droite).
Le mur lapidaire, où sont exposées 760 stèles (à gauche). Reconstitution des décors peints d’une villa de l’ancienne cité Narbo Martius (à droite). sebastien-pouchard / Laurent Boutonnet

Le côté spectaculaire du projet, un impressionnant double rayonnage métallique où sont exposées 760 stèles des nécropoles de l’ancienne ville Narbo Martius, ne minimise en rien la mission scientifique du musée. Au contraire, d’un côté, les visiteurs apprennent en admirant, de l’autre, les experts travaillent. Ce « mur » expose et stocke. Son transtockeur, engin de levage robotisé, déplace même les stèles avec style. Autour, trois patios font entrer l’air et la lumière dans les espaces d’exposition, de travail et de restauration, mais aussi dans la salle d’étude, la librairie et les ateliers pédagogiques.

Avec, à l’étage, des bureaux et une réserve, ce sont quelque 8 000 m2 de surface utile pour un coût global de 56,8 millions d’euros. Les travaux, qui ont débuté en 2015, ont été payés en grande partie par la Région, l’État et l’Union européenne. Pour Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, l’ambition est de devenir une référence internationale.

L’histoire au centre de Narbo Via

Pour la création du parcours muséal, les archéologues affirment avoir été consultés en amont, que ce soit par le designer scénographe Adrien Gardère, l’architecte nîmois Jean Capia ou l’architecte britannique Spencer de Grey, de Foster + Partners. L’exposition temporaire « Veni, Vidi… Bâti ! » montre, elle, comment en sept thèmes (réemployer, concevoir, relier, bâtir, respirer, éclairer et habiter) l’architecture romaine a inspiré sir Norman Foster. « D’anciennes tuiles romaines en terre cuite ont été utilisées pour le toit », nous précise l’homme de l’art.

Dans l’exposition permanente, 1 300 œuvres, certaines ayant été conservées près de cent ans dans l’église des Amandiers, à la sortie de la ville, sont enfin réunies. Narbo Via est ainsi l’écrin d’une collection éparse qui représente un panorama de l’histoire romaine d’un intérêt monumental, pour la très grande fierté des Narbonnais.

Epcc Narbo Via. Narbovia.fr