Exposition : Kate MccGwire, des plumes au bout des doigts

Une étrange atmosphère plane dans l'enceinte de la galerie des Filles du Calvaire. L’artiste Kate MccGwire y dévoile un véritable travail d’orfèvre prenant la forme de sculptures en plume.

Pour sa première exposition personnelle à la Galerie des Filles du Calvaire, Kate MccGwire présente un délicat travail, à la fois captivant et repoussant. Undertow est à découvrir jusqu’au 7 mai prochain.

La nature comme source d’inspiration

Des sculptures, des pièces murales et une installation monumentale, toutes réalisées à partir de plumes d’oiseaux, s’emparent de cet espace industriel et génèrent un dialogue entre formes naturelles et constructions humaines.

Si les œuvres d’art de l’artiste britannique Kate MccGwire évoquent une certaine sinuosité, c’est que l’artiste s’inspire des cours d’eau et des formes naturelles qui peuplent son environnement depuis l’enfance. Ayant grandi dans les alentours du parc national du Norfolk, c’est en compagnie des lacs et des rivières qu’elle apprend à observer le monde environnant.

Installée par la suite à Weybridge, ville encerclée de canaux, l’artiste poursuit son analyse des textures, des mouvements et des reliefs générés par la nature, et plus particulièrement par l’eau. En puisant son inspiration dans les « sources » qui l’entourent, Kate MccGwire forme des œuvres dont se dégage un imaginaire puissant et des formes tortueuses.

« Mon travail s’inspire de l’eau qui forme des motifs incroyables qui sont là une seconde et disparaissent la suivante »

Métamorphose du vivant

En entrant dans l’espace d’exposition, l’imposante oeuvre GYRE (2012) instaure une étrange ambiance
En entrant dans l’espace d’exposition, l’imposante oeuvre GYRE (2012) instaure une étrange ambiance Tessa Angus

À la manière d’un oiseau qui récolterait divers branchages pour fabriquer son nid, Kate MccGwire recueille une multitude de plumes pour créer ses œuvres.

Cette première étape de collecte donne ensuite lieu à une préparation des plumes puis à un classement méthodique par taille, forme et couleur. Qu’elles soient d’oie, de pigeon, de pie ou encore de corbeau, elles deviennent matériau artistique à part entière.

Libérées de leur rôle initial par la main de l’artiste, les plumes permettent à Kate MccGwire de façonner des pièces hybrides, aux formes organiques et abstraites.

GYRE, première installation qui accueille les visiteurs à l’entrée, donne le ton. Deux immenses tuyaux recouverts de plumes noires de jais qui s’entremêlent dans une forme serpentine jusqu’à joncher le sol de la galerie.

Jouer avec les perceptions

L’artiste Kate MccGwire à l’oeuvre sur SASSE/SLUICE (2018)
L’artiste Kate MccGwire à l’oeuvre sur SASSE/SLUICE (2018) Jo Scott

Avec ces œuvres, l’artiste cherche à questionner la notion même de beauté. En effet, si la plume revêt un caractère singulier et qu’elle est utilisée dans divers champs artistiques — comme la nature morte ou encore la haute couture —, elle peut aussi arborer un caractère effrayant.

Avec ces masses de plumes qui s’entremêlent et s’entortillent, l’artiste cherche tout autant à évoquer la légèreté et le précieux, qu’à produire des formes massives et organiques.

Pour Kate MccGwire, ce processus de création relève pourtant de l’exercice méditatif. De quoi nous interroger sur les notions d’attirance et de répulsion.

> L’exposition UNDERTOW de Kate MccGwire est visible jusqu’au 7 mai à la Galerie Les Filles du Calvaire

 

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