Lampe Ruspa de Martinelli Luce : la vie en jaune

Cent ans après la naissance du fondateur, Elio Martinelli, les lampes Ruspa, de Gae Aulenti, et Elica, de Brian Sironi, sortent dans un jaune lumineux comme jamais. Ainsi se perpétue l’esprit de Martinelli Luce.

Ce n’est pas parce qu’elle sort en 1968 qu’il faut voir la lampe Ruspa de Martinelli Luce par Gae Aulenti (1927-2012), comme « révolutionnaire ». Pour autant, elle reflète bien les évolutions des sensibilités esthétiques de ces années-là. Découverte de Martinelli Luce, la marque de luminaire intemporelle. 

Martinelli Luce, l’ovni du luminaire

Ruspa veut dire « bulldozer », ce qui dans le Milan créatif et sophistiqué de l’époque a dû faire son petit effet. Mais Gae Aulenti, plus tard l’architecte du musée d’Orsay, n’a jamais versé dans l’effet facile.

Elle a plutôt travaillé son objet comme une sculpture à la lumière des registres de son temps. Un peu comme si elle avait conçu l’aluminium de Ruspa avec la même lame tranchante dont le peintre et sculpteur Lucio Fontana perçait ses toiles devenues cultes. Mais cette lampe de table est avant tout fonctionnelle, à lumière directe ou indirecte.

Deux versions iconiques

Elle sort d’abord en aluminium blanc, avec un ou quatre bras, fixés dans la base. Les têtes de réflecteurs peuvent tourner de façon indépendante du bras dans lequel elles sont fichées. Gae Aulenti étant aussi scénographe, elle ne pouvait rêver meilleur éditeur qu’Elio Martinelli, ayant lui-même étudié cette discipline dans sa jeunesse florentine.

Résultat, la lampe Ruspa de Martinelli Luce est un objet de décoration qui, riche d’arguments visuels, dialogue avec n’importe quelle ambiance. En fait, le bulldozer, c’est Gae Aulenti, qui dézingue les conventions ! Son luminaire, tout simplement architectural, rappelle bien l’esprit dans lequel la designer « construisait » ses pièces. 

Elica, de Brian Sironi, une lampe distinguée par de nombreuses récompenses, dont le Compasso d’Oro, en 2011 (à gauche). / Ruspa, de Gae Aulenti, dans sa version 633/4 à quatre bras (à droite).
Elica, de Brian Sironi, une lampe distinguée par de nombreuses récompenses, dont le Compasso d’Oro, en 2011 (à gauche). / Ruspa, de Gae Aulenti, dans sa version 633/4 à quatre bras (à droite). DR

Autre objet radical de son époque : la lampe Elica de Brian Sironi. Elle sort aussi en jaune, lumineux comme le Compasso d’Oro qu’elle se voit décerner en 2011. C’est un trait de lumière horizontal pour le pied, vertical pour le diffuseur.

Elica a tout de suite été pensée pour une LED et elle est si épurée que l’on se demande si le designer ne serait pas parti d’un concept plutôt que d’un dessin. Sa source d’éclairage est uniquement directe. En blanc, en noir ou en jaune, elle est tout en aluminium verni. Et son utilisateur aussi. Il n’y a pas plus simple. On l’allume et on l’éteint en tournant le bras et basta ! 

> Lampe Ruspa de Martinelli Luce, à découvrir ici.