Les belles façons de l’Hôtel Baumanière

L’hôtel-restaurant de la vallée des Baux, qui cultive son potager en permaculture depuis belle lurette, a toujours su se réinventer. Au menu du millésime 2022, de nouvelles chambres, une chocolaterie et un atelier de poterie.

Au creux du val d’Enfer et de ses fantastiques rochers, voilà plus de soixante-quinze ans que l’hôtel Baumanière envoûte ceux qui y séjournent, de Jean Cocteau à Omar Sy, de Frédéric Dard à la reine d’Angleterre. Dans les pas de son charismatique grand-père qui, après guerre, en fit le prologue des hôtels Relais & Châteaux, le chef Jean-André Charial n’a eu de cesse d’en façonner la renommée.

Le style provençal réinventé

Jamais tout à fait le même, jamais tout à fait un autre, Baumanière se refait chaque hiver une beauté.
Jamais tout à fait le même, jamais tout à fait un autre, Baumanière se refait chaque hiver une beauté. karel balas

Ainsi, chaque hiver, l’opération changement de look reprend. On épouse quelques tendances, on dépoussière le style provençal sans jamais trahir l’esprit des lieux. Geneviève Charial et son mari aiment travailler en famille. Les rénovations confiées entre autres à leur belle-fille, Philippine Lemaire, ont de l’allure, un doux mélange de trouvailles design et d’héritage maison. Sur les 53 clés éparpillées entre les différentes bâtisses, La Cabro d’or, Le Manoir, La Guigou et L’Oustau, une vingtaine d’entre elles ont fait peau neuve.

La création de deux nouveaux espaces

L’Oustau de Baumanière, l’une des deux tables du domaine, triple étoilée tant pour sa « partition de haute volée » que pour ses « assiettes d’une simplicité désarmante ».
L’Oustau de Baumanière, l’une des deux tables du domaine, triple étoilée tant pour sa « partition de haute volée » que pour ses « assiettes d’une simplicité désarmante ». GABRIELLE VOINOT

La nouveauté cette année tient dans la création de deux espaces en contrebas de L’Oustau : une chocolaterie et un atelier de poterie (deux marottes du chef) où l’on retrouve la vaisselle de la céramiste Cécile Cayrol déjà proposée à la boutique, complètement réagencée. Bien sûr, le changement est notable en cuisine. En 2020, pendant que L’Oustau, qui est également le « gastro » des lieux, décrochait le Graal de la troisième étoile Michelin sous la houlette de Glenn Viel et de son équipe, en coulisses, Jean-André Charial dédoublait le potager en permaculture, plantait des blés anciens, achetait deux cochons et ajoutait du blanc à L’Affectif, le vin qu’il produit depuis vingt ans (et qu’il nomma ainsi sur une boutade de Wolinski). Les serres aussi fournissent l’essentiel du « 1987 », un menu tout légumes.

Créé il y a trente-cinq ans, réinventé en sept séquences, il n’a jamais autant fait d’heureux. Comme l’écrivait Frédéric Dard, le père de San-Antonio, habitué des lieux, « Baumanière n’est pas une hôtellerie, c’est une récompense ». 

> Hôtel Baumanière Les Baux-de-Provence. Mas de Baumanière, 13520 Les Baux-de-Provence. Tél. : 04 90 54 33 07.