Délicat, coloré et empreint d’une certaine nostalgie, le travail de Beya Rebaï a su se faire une place au sein de prestigieuses publications comme The Guardian, le New Yorker, le New York Times ou encore Les Echos. Ses premiers émois liés au design ? « Je ne m’en rendais pas compte parce que j’étais assez jeune (…) j’ai parcouru beaucoup de musées étant petite avec mes parents, j’ai été confrontée à pas mal de pièces à la frontière entre le design et l’art, comme des mobiles comme ceux de Calder ou de Miro.» Plus récemment, c’est la rétrospective consacrée à Ettore Sottsass en 2021, figure tutélaire du mouvement Memphis qui l’a marquée, « ses meubles, ses commodes, cette lampe en forme d’oiseau, faits de formes très simples et avec des couleurs qui m’inspirent beaucoup».
Un goût pour l’objet qui l’a menée à développer son art dans une autre dimension, celle de la céramique ; «J’en fait depuis deux ans, je n’ai pas encore trouvé le moyen de transmettre ce que je fais en dessin sur céramique, c’est encore des formes très simples, mais j’y travaille ! J’adorerais voir mes formes retranscrites sur des choses plus tangibles, plus utilitaires.» A la rentrée, Beya Rebaï présentera aussi avec l’artiste Chaumière Oiseau, une création textile réalisée avec plusieurs techniques de laine. « Elle a été créée d’après un dessin que j’ai fait après le confinement». Le résultat est un vaste paysage avec des tons de bleu, de vert et des touches de doré.
1 – La Meringue de Bureau Benjamin
Beya Rebaï : « La lampe Meringue me fascine. J’aime le côté voluptueux de la lumière, cette douceur qui me parle beaucoup. J’apprécie aussi l’idée que cette forme de lampe ancienne soit remise au goût du jour. C’est généralement ce type d’association qui m’attire, l’alliage de l’ancien et du moderne, une association qui est plutôt maîtrisée dans cette pièce je trouve. Elle évoque chez moi des souvenirs un peu désuets comme la lampe de ma grand-mère justement, posée sur une étagère pleine de poussière. Elle avait la même forme de pied, blanc avec des dessins verts.»
2 – La bibliothèque “Wire C#1” Muller Van Severen
Beya Rebaï : « L’étagère Wire du duo Muller van Severen est semblable à un placard à provision. Elle existe en plusieurs coloris, mais c’est vraiment le coloris gris argenté que j’aime beaucoup parce qu’il laisse entrevoir les objets à l’intérieur. J’aime son côté brut et très simple, sans aucune fioriture qui met malgré tout en valeur les objets , sans vraiment les dévoiler.»
3 – Une céramique de Séverin Millet
« Cette céramique de Séverin Millet est une pièce assez imposante. Je connaissais son travail d’illustration et de peinture et quand il s’est lancé dans la céramique, ça m’a vraiment fascinée. C’est une forme simple très épurée et il a réussi, avec des jeux de formes et un peu de matière, à faire quelque chose de très incarné. Il y a simplement un petit visage qui est esquissé et des formes sur le corps. Cette pièce me touche beaucoup. Il y a une forme sérénité dans son visage que j’aime et une certaine nostalgie que je retrouve dans mon travail.»
