Ouverture de la Fondation Lee Ufan à Arles

Arles… ses Rencontres de la photographie, sa Fondation Van Gogh, LUMA et, désormais, sa Fondation Lee Ufan. En avril, l’artiste sud-coréen a investi l’hôtel Vernon, où il présente la quintessence de son œuvre, de la fin des années 60 aux créations les plus récentes.

L’édifice est discret, aussi discret que Lee Ufan, peintre, sculpteur, philosophe et poète, né en Corée en 1936. Une simple plaque de marbre signale l’entrée de la fondation Lee Ufan dans cette petite rue non loin de la place du Forum. Pourtant, l’artiste – exposé notamment au château de Versailles en 2014, au Centre de création contemporaine Olivier–Debré, à Tours, en 2017, ou au Centre Pompidou-Metz en 2019 – jouit d’une notoriété internationale. Dans cet hôtel particulier, la scénographie porte irrémédiablement son empreinte : épurée.

L’art de la sobriété

Le premier étage de ce lieu historique est dévolu aux peintures de Lee Ufan, dont From line 1977 et From line 1978.
Le premier étage de ce lieu historique est dévolu aux peintures de Lee Ufan, dont From line 1977 et From line 1978. ADAGP Lee Ufan

Ainsi, au sein de la Fondation Lee Ufan, le parcours débute avec une installation qui, comme toutes celles qui lui succéderont, porte le titre générique de Relatum, une série entamée en 1972 dans laquelle Lee Ufan marie des matériaux naturels et industriels « pour que leur réactivité et la relation qu’ils établissent entre eux ou avec l’espace nous fassent à nouveau ressentir l’aspect merveilleux du milieu environnant ou du monde que l’on ignorait ». Il s’agit de la vidéo d’un ciel projetée aux pieds du visiteur, qui empruntera un étroit couloir creusé dans une structure en béton brut de Tadao Ando, l’architecte qui a supervisé la rénovation de ce lieu patrimonial – et signé le premier musée Lee Ufan sur l’île de Naoshima en 2010.

Une invite à la méditation

Vue d’une oeuvre de l’artiste sud-coréen au sein de la Fondation Lee Ufan.
Vue d’une oeuvre de l’artiste sud-coréen au sein de la Fondation Lee Ufan. ADAGP Lee Ufan

La suite est composée d’une succession d’alcôves habitées de pierres, de plaques de métal, de cylindres polis, de filets d’eau et de graviers blancs qui crissent sous les pas et témoignent de la réflexion de Lee Ufan sur la notion de temps. À l’étage, il a réuni une trentaine de peintures et de dessins sous l’intitulé « Mono-Ha ou l’école des choses », du nom de ce mouvement né au Japon à la fin des années 60 et inspiré des théories existentielles de Merleau-Ponty.

Certaines œuvres multiplient un même motif, d’autres se limitent à un trait unique, toutes jouent avec les concepts d’apparition et de disparition, de vide, d’infini. Cette atmosphère propice à la méditation se prolonge aux Alyscamps, nécropole pour toujours immortalisée par Van Gogh, où Lee Ufan est intervenu dans le cadre de son exposition « Requiem ».

Fondation Lee Ufan. 5, rue Vernon, 13200 Arles. Tél. : 09 78 07 83 26. Leeufan-arles.org