Le nouveau siège de Mutina pensé par Patricia Urquiola

Visite des nouveaux locaux de l’éditeur de céramique italien.

Après une première tranche de travaux entamée en 2017, l’architecte et designer espagnole Patricia Urquiola présente le nouveau siège de Mutina, qu’elle a entièrement repensé.

Bienvenue chez Mutina

A gauche, l’art est partout. Ink on Paper de Ceal Player (2004). A droite, en façade, devant le nouveau jardin, la phrase en néon d’un artiste japonais.
A gauche, l’art est partout. Ink on Paper de Ceal Player (2004). A droite, en façade, devant le nouveau jardin, la phrase en néon d’un artiste japonais. Gerhardt Kellermann

«Il vaut mieux éviter tout contact avec les formes de vie extraterrestres », lit-on en lettres de néon sur la façade du siège de Mutina. Ici, en pleine zone industrielle de Fiorano Modenese (province de Modène), l’art, l’architecture intérieure et le design distinguent cette entreprise atypique : les idées des créateurs y priment.

A gauche, dans la salle des matières, c’est la céramique que Mutina préfère, ici en pied de table. A droite, le salon, dès le hall, donne d’emblée une sensation d’espace, grâce aux volumes aménagés.
A gauche, dans la salle des matières, c’est la céramique que Mutina préfère, ici en pied de table. A droite, le salon, dès le hall, donne d’emblée une sensation d’espace, grâce aux volumes aménagés. Gerhardt Kellermann

Dans le hall du siège de Mutina, des fauteuils Ruff et un sofa Gogan, de Patricia Urquiola pour Moroso, accueillent les visiteurs. Celui-ci franchi, on tombe sur un mur recouvert de jeux de couleurs typiques de l’univers de la designer et artiste Nathalie Du Pasquier, collaboratrice régulière de la marque. Les harmonies graphiques sont partout,  qu’il s’agisse des parois, d’œuvres d’art ou de mobilier. Velours, tissu bouclé, moelleux des tapis… l’aspect des matériaux sollicite les sens, la vue comme le toucher.

Une rencontre art et design

A gauche, l’élément de céramique Brac, de Nathalie Du Pasquier, joue aussi bien son rôle dans une cloison qu’en objet déco. A droite, le fabricant fait dans la céramique d’auteur avec des designers comme Patricia Urquiola, Konstantin Grcic ou, comme ici, les frères Bouroullec et leur modèle Bloc, des briques de terracotta, disponibles en plusieurs finitions.
A gauche, l’élément de céramique Brac, de Nathalie Du Pasquier, joue aussi bien son rôle dans une cloison qu’en objet déco. A droite, le fabricant fait dans la céramique d’auteur avec des designers comme Patricia Urquiola, Konstantin Grcic ou, comme ici, les frères Bouroullec et leur modèle Bloc, des briques de terracotta, disponibles en plusieurs finitions. Gerhardt Kellermann

Au siège de Mutina, le design se mêle à l’art : l’aménagement de la galerie MUT, conçue comme un cube blanc, permet l’organisation d’expositions temporaires. Un rideau immaculé rythme l’espace. Un autre, couleur pêche, entoure deux bancs. On est alors dans la salle de visionnage du showroom. Les créations de Mutina sont présentées comme des œuvres. Un rideau plissé marron court le long des murs et, sur des podiums, les éléments de céramique de Du Pasquier composent des structures architecturales. Çà et là, on note un tapis d’Urquiola (CC-tapis), des chaises One, de Konstantin Grcic, une sculpture de Raw Edges, les vases de la designer néerlandaise Hella Jongerius et ceux créés dernièrement par les frères Bouroullec.

Au plafond, une constellation de spots récupérés sur place suffit. Dans une salle entièrement ocre, longer le mur d’échantillons de céramiques rappelle l’ambiance des matériauthèques. La salle de réunion associe le vert et le noir. Seul le studio de Massimo Orsini, le fondateur de Mutina, est presque neutre… si l’on omet les œuvres d’art qui l’éclairent. Au mur, une dernière phrase, signée du graphiste Milton Glaser : « You can only work with people you like. » (Vous ne pouvez travailler qu’avec des gens que vous aimez.) Et c’est visiblement ce qui s’est passé dans le nouveau siège de Mutina. 

A gauche, la dernière collection de Nathalie Du Pasquier, « Mattonelle Margherita », souligne à quel point le carrelage en mode graphisme ouvre sur d’infinies possibilités. A droite, la combinaison du mobilier Vitra, du soin apporté à la couleur des murs et du talent de l’architecte Urquiola a subtilement théâtralisé un lieu typiquement industriel.
A gauche, la dernière collection de Nathalie Du Pasquier, « Mattonelle Margherita », souligne à quel point le carrelage en mode graphisme ouvre sur d’infinies possibilités. A droite, la combinaison du mobilier Vitra, du soin apporté à la couleur des murs et du talent de l’architecte Urquiola a subtilement théâtralisé un lieu typiquement industriel. Gerhardt Kellermann