Piero Lissoni imagine Skylines, une tour-jardin verdoyante à New York

A quoi ressembleront les immeubles du futur ? Piero Lissoni amorce une réponse et esquisse l'architecture de demain.

Chaque année, le Skyhive Skyscraper Challenge invite les concepteurs du monde entier à envisager ce que pourrait être le gratte-ciel du futur. Plus qu’une simple tour, Lissoni Casal Ribeiro, studio intégré à l’agence de Piero Lissoni, a imaginé un écosystème vertical incluant des jardins suspendus, démontrant que la façade vitrée sans âme n’est pas une fatalité.

Penser l’architecture autrement

Une nouvelle prouesse architecturale dans le ciel de New York ? Bien plus que ça, Skylines vise l’autonomie énergétique et alimentaire, une ville dans la ville, pensée dans un contexte post-pandémique.
Une nouvelle prouesse architecturale dans le ciel de New York ? Bien plus que ça, Skylines vise l’autonomie énergétique et alimentaire, une ville dans la ville, pensée dans un contexte post-pandémique. Courtesy lissoni casal ribeiro

Le site fictif retenu (80 x 130 m) pour Skylines – c’est son nom – est à New York, dont la célèbre collection de gratte-ciel est peu réputée pour ses vertus environnementales. Le studio de l’architecte et designer Piero Lissoni prend cette tendance à rebours, confirmant qu’une tour, au-delà de sa capacité à économiser le sol, peut également s’inscrire dans une démarche durable. Il n’est pas le premier à sonder cette problématique, mais sa proposition intègre une dimension supplémentaire : l’autosuffisance.

Un rideau de câbles en acier, voué à verdir petit à petit, ceint d’immenses plates-formes prolongeant la tour vitrée centrale. Skylines serait alors tout à la fois une ville, des jardins, une ferme et une forêt…
Un rideau de câbles en acier, voué à verdir petit à petit, ceint d’immenses plates-formes prolongeant la tour vitrée centrale. Skylines serait alors tout à la fois une ville, des jardins, une ferme et une forêt… Courtesy lissoni casal ribeiro

Le projet puise son inspiration dans la forme de l’arbre, non pas d’un point de vue esthétique, mais de son fonctionnement naturel. Le tronc et les branches forment l’ossature elle-même et les éléments à partir desquels le bâtiment se développe : celui-ci absorbe l’eau de pluie comme un végétal et recueille l’énergie du soleil et du vent en la transformant en électricité, ensuite utilisée dans les espaces intérieurs. Dans son programme, Skylines a tout prévu : une école, des installations sportives ou encore une structure hospitalière…

Piero Lissoni s’inscrit dans l’ère du temps

La skyline au milieu de l’effervescence new yorkaise.
La skyline au milieu de l’effervescence new yorkaise. DR

Une dystopie architecturale qui aurait pu paraître fantaisiste il y a peu, mais qui, à l’ère post-Covid, s’inscrit dans une certaine réalité : « L’année 2020 et l’arrivée d’une pandémie mondiale ont mis en lumière nos faiblesses et nos lacunes, nous amenant à inventer de nouvelles façons de penser la ville et les infrastructures. Cette crise sanitaire nous a enseigné que les infrastructures du futur doivent être imaginées pour prendre en compte la vie dans l’éventualité d’un autre confinement », explique-t-on chez Lissoni Casal Ribeiro.

En guise d’enveloppe, Skylines est ceint d’un rideau de câbles en acier qui, au fil du temps, sera recouvert par plantes et arbustes, faisant ainsi le pari d’offrir un microclimat sain et rafraîchissant aux habitants tout en les protégeant du soleil et des nuisances sonores.