Reportage déco : Sur les toits d'Athènes... à Marseille

A quoi ressemble l’esthétique marseillaise en matière d’intérieur ? Quand on évoque la région, viennent à l’esprit ses maisons rustiques, leur mobilier en bois, leur vaisselle kitsch, voire leurs rideaux de plastique destinés à bloquer la vue des curieux autant que les insectes. Oubliez les clichés ! Alors qu’elle se fraye de plus en plus une place dans les pages déco et assoit sa position de trend-setteuse, Marseille joue de son multiculturalisme millénaire, qui se ressent évidemment à l’intérieur. Ouverte sur le monde grâce à son port, elle transforme aujourd’hui son héritage en véritable art de vivre.

Chez Amandine et Sebastien Coquerel, on met donc un pied sur une île des Cyclades. La maison du couple se dresse pourtant dans le quartier huppé de Mazargues, à l’abri du tumulte du centre-ville. Façades blanches, volets bleu roi, décoration minimaliste et, surtout, un superbe toit-terrasse avec vue sur le Parc National des Calanques… La bâtisse a de quoi séduire ! Étonnamment, sa métamorphose a débuté par le haut, le toit, une magnifique terrasse panoramique de 70 m2 avec vue sur les montagnes environnantes. Ce cocon à ciel ouvert leur rappelant la Grèce, il a inspiré à ses propriétaires le fil rouge de la rénovation de leur maison.

Le toit comme racine

L’embellissement de ce toit-terrasse ne fut pas la plus grosse contrainte : six mois furent nécessaires au remodelage des trois étages inférieurs. Ainsi, l’espace de vie se fait transition entre les deux niveaux consacrés aux chambres (au rez-de-chaussé et au deuxième), décloisonnant au passage les frontières virtuelles entre cuisine, salon et salle à manger. Le bel escalier d’origine, façon Valentine Schlegel, fait figure de colonne vertébrale, laissé nu dans son blanc immaculé, mais chaussé de tomettes sur ses marches. Le reste de la maison fait lui aussi la part belle au blanc et à son pouvoir révélateur, le ponctuant ça-et-là de détails forts, comme les lustres de la pièce à vivre et, aux murs, quelques cadres pour seule fantaisie (des œuvres contemporaines de Lise Prévot, Martin Parr ou Alexandre Benjamin Navet, pour n’en citer que quelques-uns).

L’aménagement de la salle de bains à la cuisine se fait tout aussi discret. Les rangements se cachent derrière des placards encastrés et la douche se détache grâce à son bel écrin de marbre, celui-là même qui habille le plan de travail de la cuisine. Quelques touches de bois viennent néanmoins réchauffer l’ensemble dans la salle de bains et dans la structure de la verrière qui sépare la chambre parentale de la bibliothèque du rez-de-chaussée.

Quant au fameux toit, il donne vie à un salon d’été et à une cuisine d’extérieur toute équipée. La terrasse s’assoit sur un océan de bleu, la cuisine se coiffe de belles suspensions de paille et s’ouvre sur la table familiale. Bref, on s’imaginerait bien avec le Parthénon en toile de fond.

> Conçue en collaboration avec l’architecte Manon Gaillet et la paysagiste Elodie Werhlen, cette maison grecque est une réalisation signée de l’agence Archik, spécialisée en architecture et transactions immobilières.

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