La Minute Design : La Chaise 420 A d'Harry Bertoia (1951)

Sculpteur designer ! Aujourd’hui encore, mêler art et design industriel n’est pas toujours bien vu. Alors, imaginez au début des années 1950… C’est pourtant tout naturellement que Harry Bertoia, ancien étudiant de la prestigieuse Cranbrook Institute of Art, a embrassé les deux carrières. Un choix bien aidé par l’éditrice Florence Knoll qu’il rencontre très vite dans son atelier universitaire où il cisèle des bijoux en métal et avec qui il collaborera presque toute sa vie. Elle l’encourage à laisser libre court à son esprit d’artiste pour concevoir des meubles qu’elle éditera en grand nombre.

D’hier et d’aujourd’hui

Après un passage chez les époux Eames, gourou des assises à coques en plastiques, il revient a son premier amour : le métal. Au début des années 1950, Harry Bertoia entame donc la conception de la chaise 420 A entièrement en acier soudé. 70 ans plus tard, ce qui saute immédiatement au yeux est bien le caractère intemporel de l’assise. On pourrait croire à un squelette 3D d’une chaise conçue hier matin ou demain après-midi… Cette résille d’acier lui confère un aspect évanescent, presque transparent, mais comme s’asseoir sur du métal peut refroidir, un coussin amovible en mousse y remédie. Ainsi, on peut l’installer où bon nous semble, intérieur comme extérieur, sans risquer de compromettre la décoration ou les paysages environnants. Avec la 420 A, Florence Knoll et Harry Bertoia anticipent largement les décennies futures qui verront émerger des artistes designers tel que Gaetano Pesce pour qui art et industrie ne seront plus incompatibles. En outre, c’est en laissant totale carte blanche à son créateur que Knoll signera l’un de ses plus grands succès commercial. À bon entendeur.

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